Depuis l’édit de tolérance de 1787, et les accords concordataires de 1802, les protestants ont à nouveau droit de pratiquer leur culte en France. A la demande de la communauté protestante de Boisseron, forte d’un tiers de la population – soit 150 habitants environ- le temple a été érigé dans les années 1860, sous la direction de l’architecte Pinchard de Montpellier, et inauguré en 1870.
Bâti selon un plan rectangulaire, avec des murs dénudés et des fenêtres hautes. Il se distingue par sa façade qui rappelle l’ordonnancement de celle de la nouvelle église catholique communale récemment reconstruite. Il présente un portail en style néo-roman cantonné de deux demi-tours intégrées massives, surplombé d’une baie géminée aveugle de même style et d’un clocher massif en octogone irrégulier conique en pierre doté d’une fenêtre d’éclairage en forme meurtrière.
Il fait partie du groupe « des temples au livre » caractérisé par la présence d’un livre sculpté en façade, portant souvent l’inscription « Sainte Bible ». Celle de Boisseron comporte aussi un verset de l’épitre aux Thessaloniciens (5, 21) : « Eprouvez toutes choses et retenez ce qui est bon ».
Entre 1847 et 1881, un ensemble d’édifices décline cet élément sous diverses formes, particulièrement dans la Petite Camargue et la Vaunage.
Soutiens indéfectibles du projet d’apprentissage obligatoire de la lecture entre 1833 et 1882, période durant laquelle ce groupe architectural se développe, les protestants, commanditaires de l’édifice, affirment ainsi la possibilité – et le devoir- pour chacun d’avoir accès à la Bible en français et sans intermédiaire.