Le pont, enjambant la rivière Bénovie, date vraisemblablement du 1er siècle Ap.J.-C. sous le règne de l’empereur romain Tibère, tout comme le pont de Sommières. Il était situé sur une voie raccordant la Via Domitia au niveau de Sextantio (Castelnau-le-Lez) à Sommières dont le pont permettait l’accès à la Via Luteva reliant Nîmes au massif central. Il permettait également l’accès par la rive droite du Vidourle à Ambrussum, puis au moyen-âge l’accès à Lunel et au marché languedocien du sel. Cette voie du sel justifie la création du village au XIIe siècle par les Bermond d’Anduze et l’implantation locale d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Psalmodi.
L’ouvrage antique est entièrement conservé : sa partie aval est visible mais la partie amont est masquée par le doublage réalisé en 1833-36 pour la rénovation de la route royale allant de Montpellier au Puy en Velay.
Le pont romain a un profil en dos d’âne assez marqué, centré symétriquement sur une arche principale de 9,42m au-dessus du lit de la rivière, et avec à droite et à gauche 2 arches de hauteur et largeur décroissantes. Les 4 piles étaient percées d’ouïes, maintenant murées, pour faciliter l’écoulement des eaux, et disposaient d’avant-becs triangulaires en amont pour éviter le blocage de bois flottés. En direction de Sommières, la voie antique contournait par l’ouest le massif rocheux, qui a été creusé en ligne droite au 19e siècle.
Le tablier a été légèrement surélevé au 19e siècle, afin d’obtenir une voie de passage horizontale moderne.
Pont Boisseron 1790
The bridge, spanning the river Benovia, probably dates from the 1st century AD. under the reign of the Roman emperor Tiberius, as was the Sommières bridge.
It was located on a track connecting the Via Domitia at Sextantio (Castelnau-le-Lez) to Sommières, the bridge of which allowed access to the Via Luteva depending on Nîmes and the central massif. It also allows access via the right bank of the Vidourle to Ambrussum, then in the Middle Ages access to Lunel and the Languedoc salt market.
This salt route justifies the creation of the village in the 12th century by the Bermonds of Anduze and the local establishment of a priory dependent on the abbey of Psalmodi. The ancient work is entirely preserved: its downstream part is visible but the upstream part is masked by the doubling carried out in 1833-36 for the renovation of the royal road going from Montpellier to Puy en Velay.
The Roman bridge has a fairly marked humpback profile, symmetrically centered on a main arch 9.42m above the bed of the river, and with to the right and left 2 arches of decreasing height and width. The 4 piles were pierced with gills, now walled up, to facilitate the flow of water, and had triangular spouts upstream to avoid the blockage of driftwood.
In the direction of Sommières, the ancient way bypassed the rocky massif to the west, which was dug in a straight line in the 19th century. The deck was slightly raised in the 19th century, in order to obtain a modern horizontal passageway.